Défense de principes républicains
ou ombre de la guillotine ?

par Robert Mewton, professeur retraité de l’Education Nationale, fondateur et ancien directeur et président d’une école chrétienne privée, président du CA de l’ACSI-Francophonie.

12 avril 2021

Les douze mois que nous venons de traverser sont sûrement parmi les plus troublants – et les moins anticipés – du dernier demi-siècle. La panique mondiale provoquée par l’arrivée bruyante d’un nouveau coronavirus a engendré des mesures gouvernementales dont personne n’aurait rêvé il y a à peine 15 mois. Des expressions comme « confinement », « distanciation sociale » ou encore « gestes barrière » étaient inconnues, et les restrictions imposées concernant nos déplacements, la pratique d’un métier et du commerce, même la vie familiale et religieuse ont profondément choqué. En Occident, où le citoyen moyen considérait la liberté et la responsabilité individuelles comme des principes fondamentaux de la vie en société, ces changements ont causé un traumatisme profond.

Face à la peur et la méfiance, la prière

Le danger réel du coronavirus est inconnu, et cette ignorance a eu au moins deux conséquences. Tout d’abord, la peur. L’homme a peur de ce qu’il ne connaît pas. La peur, à son tour, diminue sa capacité de réfléchir, le rend, donc, facile à manipuler. Pour illustrer cette réalité, l’on n’a qu’à observer la pratique du port du masque dans des lieux et des circonstances totalement inappropriés. Deuxième conséquence : une énorme méfiance. Quand les médias publient des reportages, commentaires et autres statistiques contradictoires et que les autorités imposent des mesures changeantes, compliquées à appliquer et apparemment incohérentes ou injustes, le grand public se met à se méfier des uns comme des autres.

Là où règne la confusion, voire le chaos, sources de méfiance et de peur, il est grand temps que les chrétiens se mettent à prier. Eux, ils comprennent que toute société saine est fondée sur la confiance, et cela précisément parce qu’un Dieu éminemment digne de confiance exerce Sa souveraineté sur toutes choses. Ils savent également que la peur est mauvaise conseillère, ouvrant la porte à la fois à une manipulation facile et à différentes formes de violence. L’occasion leur est assurément donnée, à l’heure actuelle, de prier en faveur des incroyants apeurés qui les entourent et de leur annoncer l’espérance, la paix et la vie qu’offre seul le Rédempteur divin.

Attaques contre la famille

La prière et la sagesse se révèlent encore plus cruciales lorsque, dans un environnement marqué par la peur et la méfiance, les autorités semblent vouloir exploiter cette panique générale en faisant avancer le passage parlementaire de lois qui suscitent controverse et division. Réfléchissant, en tant que chrétien, à deux d’entre les projets de loi débattus actuellement par le Parlement, on sera peut-être enclin à évoquer le souvenir d’une période sombre de l’histoire française, appelée simplement « La terreur ». Pourquoi ? Eh bien, à cause de l’utilisation massive à cette époque, de 1793 à 1794, de la fameuse guillotine française pour ôter la tête de quelques vingt à cinquante mille hommes et femmes - les chiffres précis sont inconnus - pour des motivations principalement politiques ou religieuses. En effet, tous ceux qui étaient soupçonnés de s’opposer aux « principes révolutionnaires » risquaient de devoir affronter ce redoutable instrument d’exécution.

Quel est le lien avec la situation actuelle ? C’est que, aujourd’hui, bien que, depuis l’abolition de la peine de mort en 1981, la guillotine ait été mise au repos en France, sa fascination terrible survit peut-être encore. L’homme moderne n’est pas moins tenté que celui du 18e siècle d’éliminer, purement et simplement, tous ceux qui défendent des valeurs et idées différentes des siennes. On a même l’impression que la tentation devient presque irrésistible aux avocats du « politiquement correct » en France au 21e siècle.

Qui, alors, doit être éliminé, « guillotiné » en France aujourd’hui ? Pas un homme, ni une femme, mais les deux, unis, c’est-à-dire la famille.

familleEn effet, si la loi bioéthique est votée, la famille, union d’un homme et d’une femme autour de leurs enfants, cette famille que Dieu a établie comme fondement de toute société humaine solide, sera profondément affaiblie. Déjà, l’effondrement du mariage, la multiplication des divorces et des foyers monoparentaux, ainsi que la reconnaissance légale des unions homosexuelles ont tous secoué la vision traditionnelle d’une société fondée sur la famille. Si la nouvelle loi est promulguée – et le gouvernement actuel paraît décidé à s’obstiner dans cette voie, malgré la résistance du Sénat – alors, la procréation médicalement assistée (PMA) sera proposée à tous, y compris aux célibataires et aux homosexuels, ce qui conduira forcément à la gestion par autrui (GPA), afin que les homosexuels aient accès aux mêmes « droits » que les homosexuelles. Sans parler des mesures « eugéniques » telles que l’élimination plus systématique des bébés handicapés et même l’autorisation des avortements à plein terme dans certains cas. Que restera-t-il du fondement familial solide sans lequel aucune société ne peut subsister durablement ?

Attaques contre les libertés éducative et religieuse

Une deuxième loi, visant officiellement à « conforter les principes républicains » enlèverait ou réduirait sérieusement la liberté éducative de la famille. L’instruction en famille serait interdite – quoique tolérée dans un petit nombre de cas, selon des critères établis par les autorités elles-mêmes. Des motivations philosophiques ou religieuses pour le choix de l’instruction en famille ne seraient tolérées en aucun cas ! Même le choix d’écoles privées hors-contrat avec l’Etat serait menacé : les conditions imposées à de telles écoles leur rendent la vie déjà très compliquée, et, si la nouvelle loi était votée, les autorités éducatives seraient en mesure de refuser ou de mettre fin à l’autorisation d’ouverture de ces écoles, sans qu’elles aient à justifier une telle décision.

L’on observe, dans un autre article de la même loi, que les églises locales, établies selon la loi associative de 1905, seraient dans l’obligation de se réenregistrer tous les 5 ans, cet enregistrement pouvant être refusé, là encore, sans que les autorités aient à justifier leur refus. Devant de telles menaces, on a l’impression que l’ombre de la guillotine s’épaissit. S’est-on trompé en croyant que la constitution française garantissait la liberté religieuse, comme la liberté éducative ?

La Parole de Dieu annonce que « Le cœur est tortueux par–dessus tout, et il est méchant : Qui peut le connaître ? Moi, l’Eternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins. », Jérémie 17.9-10. Les chrétiens ne peuvent percevoir avec certitude les motivations derrière ces projets de loi, mais le Père céleste, Lui les connaît. Ce qui paraît évident, c’est que ceux qui prônent la « pensée unique », soutenus par les grands médias et les principaux partis politiques, deviennent à la fois plus conscients de leur pouvoir et moins tolérants de toute remise en question. Or, il est certain que les familles « traditionnelles » en France, bien qu’elles ne soient pas forcément engagées dans la foi chrétienne de nos jours, restent largement attachées à des valeurs et à des pratiques qui, en réalité, s’enracinent dans la Bible. Or, de telles valeurs et pratiques sont différentes de, parfois opposées à celles inculquées par l’Education Nationale, grand canal de la « pensée unique ». Une telle différence, une telle opposition sont sans doute intolérables : le bastion de la famille doit disparaître !

Appel à la prière et à la prise de conscience

Le peuple chrétien sait depuis toujours que la famille n’est pas seulement la toute première institution établie par Dieu, mais qu’elle est aussi celle à qui a été confiée la responsabilité de l’éducation des enfants. Il comprend, donc, que les lois débattues actuellement au Parlement français leur signalent que la lame fatale est suspendue non seulement au-dessus de la famille, mais aussi au-dessus de toute liberté religieuse, voire de tout ordre social tel que le Père céleste, si sage et bienveillant, l’a prévu. Les chrétiens sont, donc, appelés à s’engager dans une prière fervente et persévérante (1 Timothée 2.1-2).

Toutefois, la prière n’est pas forcément la seule action que le Seigneur les exhorte à entreprendre dans un tel contexte : des serviteurs de Dieu, comme Moïse, Samuel, Nathan, Esaïe, Jean-Baptiste, Paul et bien d’autres, ont souvent été envoyés devant des magistrats, rois et autres gouverneurs, afin de leur annoncer que Dieu connaît leur désobéissance et qu’Il les somme de se repentir, sans quoi des conséquences graves peuvent s’ensuivre. Or, aujourd’hui c’est l’Eglise qui est la voix prophétique de Dieu sur la terre. Aussi est-ce à l’Eglise, peuple de l’alliance, d’agir, de proclamer haut et fort la loi de Dieu, ainsi que Son évangile, Ses avertissements, voire Sa colère.

Tant de choses sont possibles ! L’on peut écrire des lettres, rédiger des articles et autres blogs. Les chrétiens peuvent également organiser des réunions publiques, prendre rendez-vous avec des représentants des autorités, se tourner massivement vers l’instruction en famille, vers les écoles privées chrétiennes, plutôt que de s’en éloigner. C’est par de telles actions – et sans doute bien d’autres encore – que le peuple de Dieu pourra démontrer que ses actes sont conformes à sa foi et à ses prières.

Si une telle conformité fait défaut, le grincement effrayant de la lame, comme elle descend dans sa rainure, risque, hélas, de résonner de plus en plus fort dans ses oreilles, et la Liberté risque d’être remplacée par l’Autoritarisme arbitraire, l’Egalité par la Discrimination, la Fraternité par l’Exclusion.

« En effet, de même que le corps sans le souffle de vie est mort, de même la foi sans les actes est morte. »

Jacques 2.26

Journée de prière ACSI 2024

Le 27 février 2024, rejoignez les responsables des écoles chrétiennes, les enseignants et les étudiants du monde entier pour une journée de prière. Des ressources sont mises à disposition des écoles pour organiser des activités centrées sur la prière, en mettant l'accent sur la valeur et l'importance que Dieu accorde à l'éducation chrétienne dans le monde.

Cagnotte pour le Projet CMD - Madagascar

Projet initié par l’ACSI et porté par Christelle Morisset-Dammann, enseignante en FLE et conceptrice du matériel et de la méthode CMD : envoyer plus d’une tonne de matériel didactique pour l’apprentissage du français dans des écoles confessionnelles malgaches, puis former des institutrices à son utilisation en deux séminaires.

Conférence Internationale sur l’Education chrétienne - GSCN

Invitation spéciale à une conférence triennale rassemblant jeunes lycéens, leaders et enseignants d’écoles chrétiennes à COLMAR, en Alsace, du 21 au 28 octobre, sur l'initiative de Ted Boyce et du réseau Global Christian Schools Network, avec la participation d'écoles chrétiennes, d'églises et d'oeuvres locales. 

L'Ecole Privée Timothée (94) recherche une enseignante en maternelle

Urgent : L’Ecole Privée Timothée à Fontenay-sous-Bois (dans le 94, en région parisienne) recherche une enseignante en maternelle à plein temps.