Puisque c’est votre première année d'enseignement, cela signifie que vous débutez. Un(e) débutant(e) est une personne qui expérimente quelque chose de nouveau, et qui en est au stade initial de l'apprentissage des connaissances et compétences nécessaires à son métier, appelées par ailleurs à croître et à se développer. Le débutant se sent parfois un peu seul, surtout si tous les autres autour de lui sont habiles et expérimentés. Mais, rappelez-vous, ils ont tous été aussi des débutants un jour ! Chaque enseignant a une « première année ».
Bien sûr, la vôtre est encore plus particulière en raison des conditions sanitaires actuelles, bien que même les enseignants les plus expérimentés peuvent se sentir comme des débutants, face à tous les changements imposés aux établissements scolaires depuis l’an dernier.
Le but de cet article est de vous encourager. La vie d'un enseignant de première année a fait l’objet d’études, qui ont montré un certain modèle qui se répète. Ellen Moir, dans des documents publiés au New Teacher Center, l’illustre de cette façon :
Notez que les mois de novembre, décembre et janvier sont ceux où vous risquez le plus de voir les choses en noir ! Moir propose des descriptions de ces étapes dans son document, n’hésitez pas à l’étudier (si vous lisez l'anglais !) et à voir si vous êtes d’accord avec ces phases. Vous pouvez en profiter éventuellement pour en discuter avec vos collègues. J’ai pu pour ma part reconnaître leur justesse au cours de mes années d'échanges avec des enseignants de première et de deuxième année. L'un d'eux m'a récemment fait le commentaire suivant : « Je pleure moins cette année ! »
C’est là ma question : quelles actions pouvez-vous mettre en place pour réussir cette première année d’enseignement, au lieu de seulement rester en mode survie, dans ces années si différentes des autres ?
Je propose dans les paragraphes suivants une liste de points pouvant vous y aider, tirés de la 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens.
1 Thessaloniciens 5.24 : « Celui qui vous a appelé est fidèle, et Il le fera. » Rappelez-vous comment Dieu vous a conduit dans cette école, dans cette salle de classe, au sein de cette communauté. Souvenez-vous des conversations, des échanges et des événements qui vous ont conduit(e) là où vous en êtes aujourd’hui. Lorsque les circonstances deviennent difficiles au point de sembler vous submerger, il est bon de vous arrêter et de vous asseoir une heure ou deux pour simplement repasser dans vos pensées vos expériences avec Dieu, et la façon dont Sa main s’est posée sur votre vie et agit jour après jour. Il vous tient dans Sa main !
Reposez-vous sur cette promesse que lorsqu'Il appelle, Il équipe.
Vos collègues enseignants ont tous eu une première année, certains plus récemment que d'autres. Demandez de l'aide n'est pas un signe de faiblesse, mais d'humilité. Les gémissements ne vous aideront pas, mais un ami le fera. Soyez le plus possible en contact avec l’enseignant responsable de votre intégration dans l’école, ou à défaut cherchez un enseignant disposé à vous accompagner du mieux possible. Il est utile de pouvoir vous appuyer sur quelqu'un d'autre capable de vous encourager et de vous aider à voir parfois votre situation sous une autre perspective. Remarquez les paroles de 1 Thessaloniciens 5.11 : « Encouragez-vous donc les uns les autres et édifiez-vous les uns les autres. »
Votre formation, votre préparation et la nomination de la direction de l’école vous ont mené à cette responsabilité.
En 1 Thessaloniciens 1.6-7, Paul affirme que vous avez été un imitateur, et maintenant vous êtes un modèle. C'est le même processus pour devenir enseignant : nous commençons par imiter nos professeurs préférés et à suivre leur exemple lorsque nous sommes étudiants, puis nous devenons des modèles pour nos élèves à notre tour. Vous avez maintenant votre propre classe, vos propres élèves, et vous êtes leur modèle. Ayez confiance en votre appel, en vos connaissances et en vos compétences. Vos élèves veulent vous regarder et vous observent, même s’il n’en est rien en apparence.
Préparez vos leçons, mais sans pression exagérée. Chaque leçon n'a pas besoin d'être spectaculaire !
Lorsque vous vous sentez écrasé, identifiez quelle est la voix qui parle à l’intérieur. 1 Thessaloniciens 3.1-5 décrit des émotions que vous risquez de ressentir parfois : persécuté, instable, tenté et éprouvé. Il dit même : « … vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela. » Aie ! Si vous y êtes en effet destiné, c'est que le Seigneur a prévu ces temps dans Son plan pour vous. La résilience n'est pas tant de simplement récupérer (ang. bounce back, retrouver l’état initial après un choc, sans trop de dommages) mais plutôt de rebondir (ang. bounce forward, effectuer les changements nécessaires après un choc pour une meilleure adaptation à la nouvelle situation). Donnez-vous le temps et l'espace pour vous reposer, récupérer et réfléchir à la grâce de Dieu, et résister à l'ennemi. Dans le premier chapitre, Paul décrit les efforts quotidiens d'un enseignant : « l'œuvre de votre foi, le travail de votre charité, et la fermeté de votre espérance en notre Seigneur Jésus Christ ». Foi, espoir et amour produiront de la résilience émotionnelle. Votre travail, votre oeuvre et votre persévérance ont besoin de ces trois composantes.
La communauté qui vous entoure vous ressemble, enseignants et personnel administratif ou de maintenance. Elle est faite de gens comme vous, des pécheurs sauvés par grâce. Il n'y a pas d'école chrétienne sans pécheurs – des gens qui échouent, vacillent et même tombent. Lorsque cela se produit, c'est la grâce qui pardonne et oublie les offenses. Faites attention à ne pas attendre la perfection de vos collègues. Accordez-leur la grâce comme elle vous a été accordée. Cet avertissement se trouve en 1 Thessaloniciens 4.9-10 : « … vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres … nous vous exhortons, frères, à abonder toujours plus dans cet amour. » Oui, c'est parfois difficile, mais côtoyer d’autres régulièrement nous oblige à nous rappeler que ceux qui nous entourent peuvent blesser ou être blessés. Tendez la main et accordez-leur votre pardon et votre amour, vous serez gagnant.
Puisque vous nourrissez vos élèves de connaissances et de sagesse cinq jours par semaine, vous ne pouvez rester l’âme vide. Elle a besoin d'être nourrie du Pain de Vie ; c'est d'une importance vitale, bien plus importante que de noter des devoirs, de concevoir une leçon fantastique, ou même de dormir. Comme votre corps a besoin d’une nourriture régulière, de même il est important de nourrir votre âme.
Ne vous contentez pas de « caféine spirituelle », c'est-à-dire l’apport d’un petit d’enseignement spirituel du matin ou d’un verset à mémoriser avec les élèves. Nourrissez-vous vous-même, fidèlement et soigneusement. Préparez-vous intentionnellement un régime bien nutritif afin de garder votre âme en bonne santé. Commencez par une lecture complète de 1 Thessaloniciens. C'est une lettre écrite pour les enseignants. Il contient des prières telles que « que le Seigneur fasse grandir et déborder votre amour les uns pour les autres » (3.12) et « qu'il fortifie votre cœur afin que vous soyez irréprochables et saints » (3.13) (trad. de la version NIV).
Votre première année est le premier chapitre de ce qui peut devenir une vie de ministère fructueuse. Je me souviens de certains moments et événements de ma premières année d'enseignante, qui s’est répétée deux fois… une première fois en primaire, puis 15 ans plus tard, dans un collège biblique, préparant de futurs enseignants à suivre ce même voyage professionnel... Je peux me rappeler les luttes et la solitude, ainsi que les succès et les bénédictions. Bien que ma toute première année remonte à plus de 50 ans, ce premier groupe d'élèves est resté pour moi très spécial. Et, grâce aux réseaux sociaux d'aujourd'hui, j'ai encore des contacts avec quelques-uns d'entre eux, qui se souviennent très bien eux aussi que nous avons appris ensemble...
Après plus de 30 ans de préparation d’enseignants, je conclus avec 1 Thessaloniciens 5.14-18. J'ai souvent partagé ces mots avec des enseignants débutants, car ils font partie des mots d'adieu de Paul : « Et nous vous exhortons, frères et sœurs, à avertir ceux qui sont oisifs ou perturbateurs, à encourager les découragés, à aider les faibles, à être patients avec tout le monde… Réjouissez-vous toujours, priez continuellement, rendez grâce en toutes circonstances » (trad. de la version NIV). Comme ces paroles sont vraies, autant pour les enseignants débutants que ceux plus expérimentés ! C'est la voie à suivre afin de ne pas faire que survivre, mais plutôt de prospérer !
Au service du roi,
Penny
Penny Clawson, EdD