Guérir la cécité spirituelle, mission de l’école chrétienne

Nos écoles chrétiennes occidentales ont encore la formidable opportunité de pouvoir enseigner et transmettre deux choses cruciales aujourd’hui : une vision chrétienne du monde et le discernement biblique.

Article du magazine CSE, volume 18 n°3, page 18. Traduit de l’anglais par Christiane HEGE. 

 

Guérir la cécité spirituelle

 

 

 

 

« … je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche,
et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas,
et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. »

Apoc. 3:18, nouvelle édition Louis Segond.

Introduction

Personne n’aime les Nazis. C’était en tout cas ce que je pensais jusqu’en 1973, alors jeune enseignant dans une école pour garçons de Toronto. J’avais vu la plupart des films de guerre hollywoodiens et j’étais convaincu que les Nazis étaient tous des gens foncièrement méchants et incapables de repentance. Qui pouvait avoir la moindre sympathie à leur égard ?

Voilà pourquoi je fus si choqué ce jour-là.

« J’étais dans la jeunesse hitlérienne », déclara notre infirmière scolaire, son regard si doux soudain voilé de tristesse. « Tous les jeunes en faisaient partie. Nous trouvions cela normal ».

« Normal ! Comment pouvait-on trouver cela normal ? », pensai-je. Mais je ne lui posai pas la question, j’étais bien trop consterné.

Le problème avec ce genre d’affirmations, c’est qu’elles vous amènent souvent à réfléchir, et je n’aimais pas du tout certaines pensées qu’elles suscitaient en moi ! Je fus très troublé par une série d’interrogations émergeant dans mon esprit : « Que serais-je devenu si j’avais grandi dans l’Allemagne nazie de cette époque ? » et, plus troublant encore, « Aurais-je été l’un d’eux sous les mêmes conditions ? »

Que serais-je devenu si je n’avais pas été bercé depuis toujours par les idéaux nord-américains de la liberté et de la vertu, sans parler du message de l’évangile ? Dans une culture nazie totalitaire, où l’on censurait soigneusement toute expression publique et où l’on réprimait  violemment toute opposition, j’aurais moi aussi « mariné » dans cette vision du monde.  A moins d’avoir pu entretenir et chérir secrètement une vision différente du monde à cette époque-là, j’aurais eu de grandes chances d’accepter et de trouver « normales » les doctrines du nazisme d’Hitler. Comme notre infirmière scolaire, j’aurais sûrement été insensible aux autres idées et conceptions, trop aveuglé par ma culture omniprésente.

 

L'aveuglement culturel

Les Ecritures regorgent d’exemples sur l’aveuglement culturel – cet état qui ne permet pas ou qui empêche les gens de discerner la vérité à cause de leur loyauté envers des valeurs nationales ou sociétales. Nous en trouvons un exemple avec l’église de la cité prospère de Laodicée, que Jésus reprit sévèrement en disant : « Parce que tu dis ‘je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien’, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille… » (Apoc. 3:17)

Le peuple de Laodicée avait prospéré de plusieurs manières, certaines admirables, et en toute légitimité. Ils avaient développé une industrie performante d’affinage de métaux précieux, de fabrication de textiles des plus raffinés et produisaient un collyre aux propriétés curatives pour certaines maladies oculaires provoquant la cécité. Les chrétiens de cette ville n’ont pas seulement joui de cette prospérité – ils en ont également absorbé les valeurs séculières. Ils s’accommodaient fort bien du statu quo de Laodicée. Ils étaient aveuglés par les valeurs matérialistes de la société environnante et ne cherchaient pas du tout à être guéris de leur cécité. Ce n’est pas par hasard que Jésus condamna ce qui leur était le plus cher, à savoir leurs richesses, leurs vêtements et leur collyre.

« Aucun n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir », déclare Matthew Henry dans ses commentaires (1997, Jérémie 5:20-24). Notre infirmière scolaire connaissait cet aveuglement culturel, inévitable dans une société totalitaire. Cependant, l’aveuglement culturel des chrétiens de Laodicée était bien pire, car ils possédaient la lumière de la vérité de Dieu avec les écrits de l’Ancien Testament et les enseignements des apôtres. Mais ils choisirent de ne pas voir.

Je me demande bien quelle perception les élèves de la fin du 21ème siècle auront de notre christianisme occidental actuel – ceux en tout cas qui ne seront pas atteints de cécité culturelle. Que penseront-ils de nos écoles chrétiennes ? Reconnaîtront-ils en nous le « système scolaire de Dieu » ou verront-ils certaines de nos écoles comme des défenseurs d’une idéologie chroniquement conservatrice, inconsidérément religieuse et profondément matérialiste ? Verront-ils dans nos actions (si ce n’est dans nos paroles) que nous vénérons sans broncher les valeurs de notre monde séculier et matérialiste, que nous faisons nôtres ses priorités, partageant sa définition de la réussite, cherchant premièrement le royaume de l’or, avec le fervent espoir que ce qui est bon pour General Motors est bon pour les écoles chrétiennes ?

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De formidables opportunités

Dans cette seconde décade du 21è siècle, nos écoles chrétiennes occidentales ont encore des privilèges et de formidables opportunités. En effet, on nous autorise encore à enseigner deux choses permettant à nos élèves de s’élever au-dessus des valeurs occidentales séculières, y compris celles que nous avons véhiculées à tort dans le passé. Nous leur transmettons une vision chrétienne du monde et le discernement biblique, que nous avons vraiment intérêt à leur présenter correctement ! Equipons nos élèves de cette capacité à examiner notre culture occidentale et notre sous-culture évangélique  à la lumière des Ecritures, immuables. Après tout, nous avons un avantage certain sur les membres de l’église de Laodicée, à savoir l’accès à toute la Parole et le conseil de Dieu. Utilisons-les pour permettre à nos élèves de guérir de la cécité qui nous atteint trop souvent et pour discerner les fausses valeurs de notre société contemporaine, que nous avons privilégiées voire même exaltées, exactement comme l’avaient fait les chrétiens de Laodicée. Si nos élèves acceptent cette épuration, peut-être pourront-ils édifier une société chrétienne telle qu’elle est dépeinte dans la Bible.

Cela ne sera pas facile. Pour nous, comme pour l’église de Laodicée, l’aveuglement culturel constitue un sérieux handicap, lié à notre tendance obstinée à nier son existence. Un jour, Jésus interrogea un homme aveugle en ces termes : « Veux-tu être guéri ? ». Par rapport à la cécité culturelle, c’est comme si l’église de Laodicée avait alors répondu : « Non merci ! ». Voilà qui explique probablement pourquoi elle n’existe plus aujourd’hui. Alors faisons tout notre possible pour aider nos élèves à répondre par un « oui » enthousiaste à la question de Jésus !

 



Référence :

Henry, Matthew. 1997. Matthew Henry’s concise commentary on the whole Bible. Nashville, TN: Thomas Nelson.

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